Max, était un bon gros chien, tout en muscle et en gentillesse. Près de chez son maître, il y avait une longue plage de sable. Ensemble, ils aimaient courir au bord de l’eau, là où le sable est bien ferme. Mais ce jour-là, le maître de Max était malade. Rien de bien grave : un rhume carabiné le contraignait à rester au chaud. Cependant, cela suffisait à priver Max du bonheur tout simple que lui procurait sa course quotidienne. N’y tenant plus, il sauta par-dessus la barrière du jardin et, trottinant, prit la direction du littoral.
La marée étant basse, il s’en donnait à cœur joie lorsqu’il aperçut une étrange créature sur le sable. Il s’en approcha et l’observa. C’était marron, tout velu, pas plus gros qu’une tête d’homme, avec deux bras, deux jambes, et une drôle de frimousse arborant un gros nez et deux boutons de culotte à la place des yeux. Max renifla la chose et, celle-ci ne bougeant pas, aboya. Aucune réaction. Max en fut fort étonné car, d’habitude, tout le monde réagissait lorsqu’il aboyait. Souvent, il faisait peur ou agaçait mais là, rien. Piqué par la curiosité, le gros chien, renifla davantage et regarda attentivement la créature en en faisant doucement le tour. Il se souvint alors que les enfants avaient souvent ce genre de compagnon. Ils lui parlaient et leur accordaient, tout comme leurs parents, une grande importance. C’était un nounours. Personne n’avait jamais pensé en offrir un à Max. Alors, content de sa trouvaille, il la prit délicatement dans sa gueule et poursuivit sa balade.
« Quel joli nounours ! » pensait Max en courant fièrement sur la plage. « Moi aussi j’en ai un maintenant, comme les humains. En plus, il sent bon. ».
Alors qu’il s’approchait d’une maman promenant son petit garçon dans une poussette, celui-ci se mit à pousser des cris en montrant Max du doigt. Le chien avait l’habitude d’être interpelé par les enfants. Il s’approcha donc pour se laisser caresser. Au lieu de cela, le petit d’homme empoigna le nounours et tira vivement dessus. Max résista en grognant, l’enfant lâcha prise et se mit à pleurer. La maman se tourna vers Max, se baissa et lui parla. Évidemment, le chien ne comprit rien à ses paroles mais, au son de la voix et à la main tendue, il comprit qu’elle voulait le nounours. Les larmes du garçonnet ne laissaient pas la place au doute : la trouvaille de Max lui appartenait. A regret, avec le sens du devoir et de la justice si présent chez les chiens, Max ouvrit la bouche et le nounours tomba dans la main de la maman.
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