C’était le printemps. L’herbe était verte et fraîche. La vache la broutait paisiblement dans le pré, lorsqu’elle entendit une galopade. Elle releva tranquillement la tête et vit un canard qui s’approchait d’elle en courant. Le canard la frôla et passa comme un bolide. Quelques instants plus tard, il disparaissait au loin, derrière une haie. La surprise passée, la vache baissa la tête et retourna à son repas.
Quelques minutes plus tard, le même bruit se fit entendre. C’était à nouveau le canard qui arrivait en courant. Lorsqu’il fut passé, la vache lui demanda pourquoi il courait ainsi. Malheureusement, il était déjà trop loin et n’entendit rien.
Quelques minutes s’écoulèrent avant que le canard ne revienne, toujours à vive allure. Cette fois-ci, la vache s’adressa suffisamment tôt au canard pour se faire entendre. De sa grosse voix, elle claironna : « Canard, où cours-tu ainsi, et pourquoi ? ».
L’entendant, le canard tourna la tête vers elle, sans ralentir sa course. Comme il ne regardait plus devant lui, il percuta un arbre et en mourut. A cause de cela, nous ne saurons jamais pourquoi le canard courait ainsi.