Sur une idée originale de Véronique, à la demande de Romy CARDON qui a illustré cette histoire pour sa nièce et ses cinq neveux.
Toute la maisonnée est endormie mais pas Nathaël. C’est la nuit de Noël et il est trop excité pour trouver le sommeil.
N’y tenant plus, il appelle son petit cousin dont il partage la chambre : « Orphée, tu dors ? ».
Comme Orphée ne répond pas, Nathaël insiste en chuchotant plus fort : « Eh, Orphée, tu dors ? ». Pas de réponse, alors il élève un peu la voix.
- Eh oh, Orphée, tu dors ?
- Hein, qu’est-ce qu’il y a ?
- Tu dors ?
- Hmm… tu m’as réveillé…
- Tu viens, on va voir si le Père Noël est passé !
Orphée s’étire en baillant et répond d’une voix mole mais enthousiaste : « Oh oui ! On va chercher les autres ! ».
Orphée attrape sa lampe de poche et s’en va sur la pointe des pieds suivi de Nathaël. Discrètement, ils entrent dans la chambre voisine puis réveillent les deux grands, Eodrène et Anthony.
- Venez, on va voir si le Père Noël est passé.
Eodrène et Anthony ne se font pas prier et les suivent joyeusement. Dans le couloir, sous leurs pas, le parquet grince plusieurs fois. Une petite voix craintive leur parvient alors à travers une porte.
- On a réveillé les jumeaux, s’exclame Eodrène.
- On les emmène avec nous, propose Orphée.
- Ils vont faire trop de bruit et réveiller les parents, proteste Nathaël.
- De toute façon ils vont les réveiller si on les laisse, observe Anthony avec l’assurance de l’aîné.
Précautionneusement, il ouvre la porte et rassure les tout petits : « Chut… c’est nous, on va voir si les cadeaux sont arrivés. Venez mais ne faites pas de bruit ».
Axel et Alaya ne tardent pas à sortir en se tenant la main. Guidée par la lumière d’Orphée, la joyeuse troupe se met en route : direction le salon. Pour l’aider à descendre l’escalier, Anthony prend la petite Alaya dans ses bras. Rassurée, elle pose doucement sa tête sur l’épaule du grand.
Pas assez fort pour imiter son cousin, Eodrène fait de son mieux pour assister Axel dans sa lente descente.
Dans le salon, le sapin les attend avec ses guirlandes colorées qui clignotent. Emerveillés par ses lumières, les enfants sont cependant déçus.
- Oh non, les cadeaux ne sont pas là, gémit Nathaël.
- Qu’est-ce qu’on fait, demande Orphée.
- On n’a qu’à attendre le Père Noël, suggère Eodrène.
Sa proposition est acclamée par les autres. Le silence revenu, Orphée s’interroge : « Qu’est-ce qu’on fait en l’attendant ? ».
- Je vais vous lire des histoires, propose Anthony.
L’idée plaît à tout le monde. Eodrène ferme la porte afin que les parents n’entendent rien pendant qu’Orphée saisit un livre dans la bibliothèque. D’un gros coffre en bois, Nathaël rapporte deux couvertures moelleuses pour que chacun puisse s’emmitoufler.
Sur le canapé, les jumeaux se pressent contre Anthony en suçant leur pouce. Il démarre aussitôt sa lecture : « Maître Corbeau sur son arbre perché tenait en son bec un fromage… »
Les fables se succèdent et les enfants luttent pour rester éveillés. Ils veulent vraiment voir le Père Noël mais ils finissent tous par s’endormir, blottis l’un contre l’autre.
Aux premières lueurs du matin, tata Nini descend préparer une brioche pour le petit déjeuner.
Elle découvre alors ces bambins profondément endormis. Attendrie, elle les prend en photo puis les réveille tour à tour avec un gros bisou.
Tout étonnés, ils ouvrent les yeux et s’exclament : « Le Père Noël est passé ! ».