Alice et William habitaient près d’une forêt. Frère et sœur bricoleurs, ils avaient décidé d’y construire une cabane dans un arbre : le rêve de bien des enfants. Patiemment, ils rassemblèrent des planches, des outils et toutes sortes de matériaux de récupération utiles à leur entreprise. Un beau jour, estimant qu’ils avaient suffisamment de matériel et de bonnes idées, ils décidèrent de commencer la construction.
Rapidement, ils réalisèrent que bâtir une belle cabane était compliqué, surtout si elle était perchée dans un arbre. Alice faillit en tomber, puis ce fut le tour de William. Découragés, fatigués, ils s’arrêtèrent. Pour se remettre de leurs émotions, ils attaquèrent le bon goûter qu’ils avaient préparé. Dans le bruissement grouillant de vie du sous-bois, nos bâtisseurs en herbe étaient assis sur le sol, adossés au beau tronc de l’arbre qu’ils avaient choisi. Ils ressassaient leurs pensées, sans dire un mot, tout en croquant distraitement dans de bons biscuits croustillants.
Alice finit par remarquer une toute petite fourmi. Elle portait sur son dos une miette de gâteau véritablement énorme pour sa taille. Elle la montra à William qui en découvrit bientôt une seconde, puis une troisième. Il s’amusa alors à laisser tomber des miettes sur la mousse, verte et tendre, qui couvrait le pied de l’arbre. Sans se laisser impressionner, les petites bestioles arrivaient, de plus en plus nombreuses, pour s’emparer des nouvelles miettes. Elles formèrent bientôt un petit cortège sillonnant de l’arbre à la fourmilière.
Ce spectacle inattendu leur donna des idées. Ils décidèrent de revenir, avec des amis, pour reprendre la construction de la cabane : « Arrêtons de vouloir construire une cabane secrète rien que pour nous deux alors qu’il serait si amusant d’y jouer avec tous nos amis. Faisons comme les fourmis, aidons-nous les uns les autres pour tous en profiter ! ».
Ainsi, le lendemain, Alice et William revinrent avec Olivier, Antoine, son papa, et tous les copains avec lesquels ils aimaient jouer. Chacun apporta quelques outils et, surtout, beaucoup d’idées et de bonne humeur. Le papa d’Antoine leur montra ce qu’il fallait faire pour ne pas tomber de l’arbre. Après quelques heures de travail, le plancher était fixé. Antoine s’écria :
- Il faudrait vernir le bois du plancher sinon, il va pourrir, c’est mon père qui me l’a dit.
- Ah bon, il faut le vernir ?
Alice et William se regardèrent : ils n’y avaient pas pensé.
Chaque jour sans école, le groupe d’enfants se retrouvait afin de poursuivre l’ouvrage. Au bout de quelques semaines, la cabane fut achevée. Ils y firent, tous ensemble, une belle fête pour célébrer l’événement. A chaque fois qu’ils virent y jouer, ils laissèrent toujours quelques miettes aux fourmis pour les remercier de leur avoir donné une si belle idée.
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