Anatole et son nuage

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Anatole dormait dans son lit tout moelleux lorsqu’un rayon de lumière traversant son volet vint le réveiller. Il s’étira, bailla et tenta de retourner dans son rêve. Constatant que cela ne marchait pas, il décida de se lever. En ouvrant sa fenêtre il regarda le ciel. « Hmm… quelle belle journée ! », se dit-il. Autour du soleil, il n’y avait que du bleu et le chant des oiseaux.

En prenant son petit déjeuner, Anatole découvrit un petit nuage, tout blanc et tout léger. Il le trouva joli et se dit que les anges devaient en faire un bien bel oreiller.

Anatole enfourcha sa bicyclette pour se rendre à l’école. En chemin, il se rendit compte que le petit nuage était toujours là. Il semblait le suivre en flottant dans les airs.

Après avoir garé et attaché son vélo, il observa le nuage avec attention. « On dirait un petit mouton qui me fait un sourire » pensa le jeune garçon. Et il répondit à ce sourire avant d’entrer en classe.

Lorsque la cloche de l’école sonna enfin la récréation, Anatole sortit dans la cour. Il commença par lever le nez pour voir si son nouveau copain était toujours là. « Eh ben dis donc, mon mieux, tu as grossi toi » s’exclama intérieurement l’écolier. En effet, le nuage occupait désormais tant de place que le soleil jouait à cache-cache avec lui. Ses formes étaient rigolotes. Avec ses copains, Anatole y voyait des éléphants, de drôles de bonshommes et toutes sortes de créatures.

Une fois les cours de la matinée terminés, Anatole se rendit à la cantine. Il en profita pour regarder à nouveau le ciel. « Hou là ! Tu fais grise mine ! » pensa-t-il. Le nuage avait grossi et, surtout, était devenu gris souris, un peu comme mamie Bernadette.

A la récré de l’après-midi, le nuage d’Anatole avait envahi tout le ciel. « Tu ne t’en fais pas toi, » lui dit le garçonnet, « tu pourrais laisser un peu de place au soleil, quand-même ». Finie la chasse aux dessins amusants, il n’y avait plus rien d’autre à voir que du gris, et encore du gris.

Quand ce fut l’heure de rentrer à la maison, le vent s’était levé et le nuage d’Anatole était un gros couvercle sombre, presque noir par endroit. En pédalant, il reçut d’abord quelques gouttes solitaires, que d’autres ont rejoint, de plus en plus nombreuses. Parvenu chez lui, il dû d’abord s’essuyer et se changer avant de pouvoir prendre son goûter, tant il était trempé. Des grondements retentirent et l’obscurité gagna du terrain, bien avant que le soleil ne se couche, puis l’orage éclata franchement.

Toute la nuit, une lourde pluie martela les volets et le toit dans un grand tintamarre. Le nuage pleurait de ne pas voir son ami et tentait d’attirer son attention ; mais ce sont les flashs des éclairs qui le réveillèrent plusieurs fois. La tempête finit par s’estomper. Éprouvant des difficultés à se rendormir, Anatole alla jusqu’à sa fenêtre. Grâce aux premières lueurs du jour, il découvrit, dans un ciel rose orangé, son petit nuage qui l’attendait pour le saluer une dernière fois.

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